Paradoxus Paradoxum Paradoxa - Je n'aime pas ma mère

"Je n'aime pas ma mère”.Combien de jeunes hommes issus de famille pourtant sans drame, ont-ils fait cette confidence pour la moins paradoxale, à une fiancée ou à un ami intime? Ne s'agit-il pas là, d'une espèce de sacrilège? Un oubli de toute reconnaissance, vis à vis de celle qui a donné le jour, le sein et le biberon à l'affreux petit bébé tout rouge qui s'impatientait dans ses langes mouillés? Et pourtant, le fait n'est pas rare.
Pourquoi? Parc que tous les êtres humains n'éprouvent pas toujours des sentiments très... humains? La réponse est plus simple. Lorsqu'on devient adulte, on se trouve face à une femme qui a vécu de nombreuses déceptions, des évènements heureux également, mais elle est devenue la mère, elle n'est plus la maman. Le fils n'est plus un petit garçon, il est un homme. IL aurait fallu tout remettre en question A la fin de l'enfance: d'un coté, l'adolescence, de l'autre, la ménopause annoncée. Il faudrait alors refaire connaissance tout en gardant un souvenir tendre des personnages mères-enfants. Cet antagonisme que la plupart des jeunes hommes ne veulent pas s'avouer existe-t-il chez les femmes? Pour entrer dans le mystère des relations mère-fille, il faudrait ne pas être un homme. En tout cas, les animaux font beaucoup moins d'histoires. Sitôt les petits sevrés, au revoir les enfants, je retourne à mes amours disent les mères à quatre pattes. Plus cruel que cela, je me souviens de la chatte de la maison familiale qui repoussait et empêchait les chatons de santé fragile d'approcher de ses tétons. Elle les condamnait mort, laissant aux seuls costauds de la nichée, le lait maternel qui allait leur assurer une vie solide de chasseurs de souris et de grignoteurs de croquettes-ronrons. Consolons-nous. Malgré nos affections passionnées, maigre notre agacement allergique vis à vis de nos parents, ils nous ont, malgré tout, laissés vivre.

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